vendredi 3 mai 2013

Réponses à un masculiniste


En tapant "masculinisme" sur google, je suis tombée sur cet article, dans Agoravox : "les dangers du masculinisme". J'ai répondu. Tolérance zéro.


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-danger-du-masculinisme-132752?debut_forums=0



Si le terme « masculiniste » n’est pas revendiqué par les associations de pères, il n’empêche ces associations véhicule un discours haineux contre les femmes qui renvoie à ce courant, j’en ai répertorié ici : 

On a le contre-exemple, sûrement pas isolé, de l’association étudiante « Osez le masculinisme » qui banalise la violence contre les femmes, et en particulier le viol.. comme si cette question n’était pas suffisamment tabou. On estime que 1 femme violée sur 10 porte plainte. Les autres vivent dans la honte et le déni. Pas de quoi plaisanter. 

Il paraît scandaleux à l’auteur de demander la parité. Selon lui, les élites seraient au pouvoir seulement grâce à leur talent. Les femmes en sont donc bien dépourvues.. Pourquoi les femmes ont-elles de meilleurs résultats en tant qu’étudiantes, pour ensuite occuper des postes à moindre responsabilité et salaire ? 
A cause, entre autres du « plafond de verre » qui les empêche de progresser au-delà d’un certain seuil. A cause de confiance en soi moins développée chez les femmes que chez les hommes. Quand on passe son enfance à se voir préférer ses frères, puis le reste de sa vie à être considérée comme un objet sexuel, jamais autant prise au sérieux que les hommes, et éventuellement victime d’agression sexuelle - oui, on a moins confiance en soi. 
En tant qu’auteur, j’ai été vendre mon livre sur des salons. On m’assimilait à une pute. J’ai fait du plaidoyer en faveur d’une ONG. On me parlait de mon physique. J’ai fait une plaisanterie en allusion à ma vie sexuelle parmi un groupe de collègues masculins qui parlaient du même sujet. Je me suis fait insultée. 
Etc etc etc etc ... 

Les hommes ne prennent pas les femmes au sérieux, je l’ai observé dans de nombreux domaines et milieux différents. Le phénomène de cooptation masculine parmi les élites est bien connu. La parité enrayera la cooptation entre hommes, qui se fait même inconsciemment, et permettra d’avoir de réels talents au pouvoir, peu importe le sexe, justement. 

Je me demande si l’auteur est sérieux quand il parle de « discriminations dont les hommes sont victimes ». 
Il est plus facile de trouver un travail pour une femme que pour un homme.. quel travail exactement ? femme de ménage, strip teaseuse, pute ? As-tu lu quelque part que les femmes occupent à majorité les emplois précaires et les moins qualifiés ? Qu’à poste égal, elles sont payées 9% à 10% de moins ? Les 25% d’écart de salaire dont on parle concerne l’ensemble des professions, mais il faut considérer qu’il y a beaucoup d’ouvrières et peu de PDGettes, et que ce sont les femmes qui s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants.

Les femmes, dans une entreprise, sont tentées de séduire les hommes voire coucher avec pour obtenir des avantages matériels. Je ne le nie pas, et c’est déplorable. Je trouve simplement regrettable qu’une femme ait plus de difficultés qu’un homme a être reconnue pour son travail, et qu’on la valorise plus pour son physique que pour son intelligence. 

A propos des codes vestimentaires, ils sont en général plus stricts et difficiles à appliquer pour une femme, qui doit constamment faire attention à ne pas être trop sexy, ni trop masculine ou négligée. S’apprêter, pour une femme, prend plus de temps, et coûte plus cher (il y a des études marketing dessus, je n’ai pas envie de développer ici). La pression quant à l’apparence et au physique est plus forte pour une femme que pour un homme. Par exemple, un homme un peu rond, c’est mignon, une femme un peu ronde c’est une grosse vache. 

Pour finir : les boîtes de nuit (certaines) sont gratuites pour les femmes. Essaie de trouver la raison par toi-même, je suis sûre que tu en es capable. J’ai entendu une remarque judicieuse à ce propos « si c’est gratuit pour toi, c’est que c’est toi le produit ». 
En outre, cette remarque me fait un peu mal quand je pense à une de mes meilleures amies qui a été violée par 2 mecs en boîte, à l’adolescence, sous GHB. J’imagine qu’ils en ont eu pour leur argent... J’y pense car c’est une amie, mais c’est loin d’être un cas isolé. Et ce genre de problématique exige une certaine pudeur, au lieu de revendications aussi mesquines. 

Bref, féministes, la route est longue ! 



Ponpon, l'auteur de l'article


Bonjour Fleur Furieuse,
Dans un premier temps je souhaiterais vous remercier car votre lien m’a permis de rebondir sur des sites (malheureusement officieux) de personnes étiquetés comme masculinistes que je ne connaissais pas, et ainsi d’y voir plus clair.
Pour ce qui est des citations et affiches que vous avez puisé sur les réseaux sociaux, je trouve en effet qu’elles sont grossières et idiotes, mais sans plus.
 Pour l’affiche « Rançons alimentaires » à part le coté racoleur, rien de bien choquant, pour celle « Je suis une mer(d)e » c’est extrêmement racoleur et grossier, mais on sait cependant que les divorces d’argent sont nombreux et que les garderie comptent beaucoup d’enfants dont les parents ne travaillent pas. Quant à la troisième, qui est surement la raison des hurlements de « Incitation à la violence envers les femmes ! » des groupements féministes, elle ne me choque pas tant que ça. Certes c’est maladroit idiot et racoleur (toutes les associations rivalisent dans ces domaines), mais ce que les détracteur oublie de mentionner c’est qu’il est ici fait référence aux personnes qui battent leurs enfants ! L’affiche attire l’attention sur le fait que ça n’est pas une exclusivité du père et propose une punition. Je ne suis pas d’accord avec le fait de suggérer ce genre de châtiment, toutefois, si j’étais témoin d’une scène de violence sur enfant, c’est celui que j’appliquerai, sans distinction de sexe.
Pour revenir sur le travail, je pense avoir déjà démontré où pouvait se situer l’écart de salaire entre hommes et femmes. Mais pour ce qui est des « PDGette » et autres places à hautes responsabilités c’est encore votre article qui apporte la meilleure réponse : « Lors d’un conflit sur la garde des enfants, les “mères arrivent à prouver qu’elles ont arrêté de travailler. Ou bien qu’elles ont ralenti, changé de rythme. Ce qui fait que le juge aura tendance à donner la garde plus souvent à la mère”, explique Delphine Msika, avocate au barreau de Valence (source : Slate). Elle ajoute que les pères demandent beaucoup moins souvent la garde des enfants que les mères : ‘il va falloir sortir plus tôt, aménager ses horaires, c’est beaucoup plus compliqué pour un homme que pour une femme”... Disons surtout que les hommes rechignent à mettre un frein à leur carrière pour s’occuper de leurs enfants, avant comme après un divorce. »
On ne peut pas tout avoir !
J’aime beaucoup la phrase : il va falloir sortir plus tôt, aménager ses horaires, c’est beaucoup plus compliqué pour un homme que pour une femme”...
C’est plus compliqué pour un homme d’avoir quelques passes droits de la part de son entreprise ? Pourtant tout homme aimerait quitter son travail plus tôt, vous admettez donc que les aménagements d’horaires sont défavorables aux hommes.
Deuxièmement, les entreprises ne valorisent pas les femmes (ni les hommes) sur leurs physique (c’est interdit par la loi), ni même par rapport à leur intelligence (c’est subjectif) mais simplement sur leur travail. Par contre, imposer une (fausse) parité est une violation de la liberté d’entreprendre, une de plus. 
Pour ce qui est des codes vestimentaires, si vous perdez trop de temps à vous préparer le matin, je vous suggère de mettre un tailleur pantalon et de ne pas vous maquiller, personne ne vous demande de le faire. Le naturel est souvent mieux que l’ostentatoire et donne une image de sérieux qui force le respect.

(Pompon me donne des conseils sur mon look. Et il sous-entend que c'est ce look qui fait que je me suis fait manquer de respect à de multiples occasions, comme la plupart des femmes. Typique. 
Et l'expression "forcer le respect" est révélatrice aussi. Le respect n'est pas spontané, il n'est pas du, en tant qu'être humain et égal, il est forcé. Par une quelconque compétence ou exploit ? non non, par la longueur de la jupe). 

De plus, ne croyez surtout pas que ces codes de beauté auxquels quelques-unes se référent et dont elles disent qu’ils sont une dictature vienne des hommes. C’est le fruit des magazines féminins  qui cherchent à mettre les femmes en rivalité pour vendre leur camelote. Les seins refaits, les lèvres collagénisées, le botox, le minishort, le maquillage à la truelle… ça ne plait qu’aux pervers, les hommes trouvent ça vulgaire.
Ce que vous décrivez au sein de l’ONG ou avec vos collègues est le fruit de mentalités stupides qui sont bien heureusement minoritaires. Pour le salon du livre, vous assimiler à une prostituée est un délit cocasse qui mériterait peut-être de figurer dans un deuxième tome de votre recueil.
Je vais pour l’instant me contenter de commander le premier, qui m’a l’air délectable.
Pour l’exemple des entrées gratuites en boite de nuit nos propos se rejoignent. Ce que je dénonce c’est la différence affichée entre les sexes de la part des entreprises. Tant que ces différences subsisteront il n’y aura pas égalité et vous le concevez.
Alors ne dite pas que c’est de la mesquinerie à moins que vous préféreriez être un « produit » plutôt que de vous acquitter de 25€. Si tel était le cas je ne comprendrais pas votre intervention sur le site.
Enfin, je sais que vous avez été contrainte de plonger dans les bas-fonds de l’humanité pour trouver de la matière pour votre livre, mais ne voyez pas le mal partout. Dire que tous les hommes sont violent ou pervers c’est comme dire que toutes les femmes sont des putes ou font des mariages d’intérêt. 
C’est une intolérance qui peut amener à d’autres généralités nauséabondes.

Réponse de Popo à Pompon : 


Les féministes ne « hurlent » pas. Elles observent, réfléchissent, écrivent, dénoncent. 

je ne fréquente pas les « bas-fonds » de quoi que ce soit, j’ai vécu dans plusieurs pays, fréquenté divers milieux sociaux, j’ai fait Sciences-po et parlé avec de nombreux hommes et femmes extrêmement différents. 


Les remarques sexistes auxquelles je fais allusion sont largement répandues. Je ne cite que quelques exemples, mais j’en ai entendues moi-même un nombre incalculable dans des contextes et milieux extrêmement divers. Les femmes de mon entourage également.
Je ne connais pas une seule femme autour de moi qui n’ait jamais été insultée, menacée d’agression sexuelle, agressée ou violée. Pas une seule. D’une petite tape sur les fesses en passant, au “frotteur” qui éjacule sur vos habits dans le métro, en passant par des remarques dégradantes ou des gestes déplacés.
Les auteurs de ces comportements misogynes ne sont pas stupides, sont loin d’être minoritaires et ils appartiennent à tous les milieux sociaux. 

Je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler d’ampleur des violences faites aux femmes.

Apparemment, vous trouver cela normal d’insulter la maternité avec des jeux de mots orduriers et des généralisations insultantes. Ces hommes insultent des femmes qui portent les enfants, accouchent et s’en occupent en grande majorité (lisez les chiffres à ce propos). 
Vous trouvez cela normal d’être ramenée à son physique et à un statut d’objet de désir sexuel quelque soit le contexte. 
Vous trouvez cela normal aussi que 75 000 femmes soient violées tous les ans, qu’une femme meure tous les 2 jours sous les coups de son mari.... ?
La violence est la même. L’insulte est le préalable à la tape sur les fesses, la tape sur les fesses et le préalable au viol.
« qui vole un oeuf, vole un boeuf », vous connaissez ?
Une société qui permet l’insulte misogyne encourage des violences bien plus graves.




















3 commentaires:

  1. moi je suis un mec et ma confiance en moi , elle est comme wall street , elle st de temps en temps en haut et de l autre en bas ou au milieu de et de temps en temps

    RépondreSupprimer
  2. oui mais ce ne sera jamais en tant qu'homme que tu seras dévalorisé, seulement en tant qu'individu. Ca n'a rien à voir avec le fait d'être ramenée à son corps, voire certaines parties du corps uniquement.. alors que tu as fait sciences -po et publié un livre à 25 ans. See what I mean ?

    RépondreSupprimer
  3. "Le féministes réfléchissent"...

    Ahahahahah : D : D

    RépondreSupprimer

Le Top Site d'Anna K.